expo zéro

Crédits / Credits

Corps et musées

Georg
Schöllhammer,
Janez Janša

On bodies and museums

(fragments d’une conversation ayant eut lieu dans le couloir du Garage, à Rennes)

JJ : Au fond, la question principale demeure : comment placer des corps humains dans les musées ? Quel genre de musée pourrait accueillir un corps vivant – sans parler de corps en mouvement, ou de corps dansants… Quel genre d’arrangement spatial est nécessaire ?

GS : À vrai dire c’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Les musées de la danse que nous connaissons jusqu’ici se contentent en général d’accumuler des objets. Ils accumulent objets, partitions, costumes, décors, souvenirs, artefacts sentimentaux. La plupart d’entre eux sont des musées des traces du corps ; et ces traces apparaissent généralement à travers des objets sentimentaux telle que la photographie de théâtre. Pourquoi crois-tu que ce musée soit vide ?

JJ : Probablement parce qu’il est encore à la recherche de son contenu formel, de sa philosophie et de sa question politique ; mais sans aucun doute, ce vide est d’une certaine manière un terme fondateur, signifiant qu’il ne peut impliquer et qu’il ne peut héberger des mouvements, des chorégraphies ou des corps en général.

texte original en anglais

(fragments of a conversation that took place in the corridor of the Garage, in Rennes)

JJ: Basically, the main question remains: how to place living bodies in museums ? What kind of museum could it be, that could stand a living body in it – not to talk about bodies in movement, or dancing bodies… What kind of spatial arrangement needs to be done ?

GS: Actually it’s quite a challenging question. The museums of dances’ possible histories that we know so far usually accumulate objects. They accumulate objects, scores, costumes, decoration, memorabilia, sentimental artifacts. Most of them are museums of the traces of the body ; and those traces of the body usually appear in sentimental objects like theater photography. Why do you think that this museum here is empty ?

JJ: Probably because it’s still looking for its formal content, philosophy and politics ; but certainly, this emptiness is in a way a concepting term, meaning that it cannot imply, and cannot host movements, choreographies or bodies in general.