expo zéro

Crédits / Credits

Écrire

Yves-Noël Genod

Writing

Lundi 5 Octobre, 2009

Les enfants comprennent très bien ce que c’est que le mouvement. Si ça bouge, c’est vivant. Le sable ne l’est pas, mais la mer, oui. La mer est vivante. Pierre m’avait demandé si le sable était vivant, je lui avais demandé en retour ce que ça voulait dire, pour lui, ‟vivant” : ‟C’est quand ça bouge.” Il ne lui serait, en effet, pas venu à l’idée de me demander si la mer - ou les nuages - ou la rivière - ou le feu - étaient ‟vivants”. Pour le Musée de la danse qui (vous l’avez bien compris maintenant) est pour le moment un musée vide, immense comme l’univers en quelque sorte, nous accueillions les visiteurs, à Saint-Nazaire, avec ces questions. Ce que l’on pourrait mettre dans un musée de la danse. Une petite fille intimidée par l’espace - ou par mes bagues - m’a dit (ou par l’intermédiaire de sa mère) : ‟On pourrait attraper des papillons.” Et un petit garçon à qui Boris Charmatz demandait ce que pouvait bien être le pire mouvement : ‟Le pire mouvement, c’est écrire.”

Monday, October 5th, 2009

Children understand very well what movement is. If it moves, then it’s alive. The sand isn’t, but the sea is. The sea is alive. Pierre had asked me if sand was alive, I had asked him in return what ‟alive” meant for him : ‟It’s when it moves.” The idea wouldn’t have occurred to him, indeed, to ask me if the sea – or the clouds – or the river – or fire – were ‟alive”. For the Dancing Museum, which (as you have well understood now) is for the moment an empty museum, as vast as the universe in a way, we greeted the visitors, in Saint-Nazaire, with such questions. What kind of things one could put in a dancing museum. A little girl, intimidated by the space – or by my rings – told me (or through her mother): ‟One could catch butterflies.” And a little boy to whom Boris Charmatz asked what the worse movement might be : ‟The worse movement is to write.”